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Fruits de mer: le vin juste

 
Par Pierre
Amateur et collectionneur de vin.
Règle d’or: regardez la sauce
Avec la mer, la cuisson et l’assaisonnement dictent le choix. Cru et iodé? Vin tranchant. Beurre et crème? Blanc plus ample. Épices? Un peu de douceur pour calmer le feu. Voici une petite boussole.
- Cru et iodé (huîtres, coquillages nature): Champagne blanc de blancs extra-brut, Muscadet sur lie, Chablis. Bulles fines ou trame sèche pour rincer le palais et souligner le sel.
- Plancha, citron, herbes (calamars, crevettes): Picpoul de Pinet, Vermentino, Albariño. Fraîcheur nette, côté marin, finale salivante.
- Beurre et crème (saint-jacques, homard, sole meunière): Chardonnay plus généreux (Mâcon, Jura), Chenin sec de Loire, blancs du Rhône (Marsanne/Roussanne) bien équilibrés. Du volume, mais sans lourdeur.
- Épices, curry, coco: Riesling sec ou légèrement demi-sec, ou Gewurztraminer sec. Les arômes tiennent tête aux épices, l’acidité garde le cap.
- Tomate, aïoli, grillade appuyée: rosé de caractère ou rouge très léger servi frais (Gamay, Cinsault). Pas de tanins agressifs, surtout avec l’iode.
En bref: plus le plat est pur, plus le vin doit être droit; plus la cuisine est gourmande, plus le vin peut être ample.
Les classiques qui ne déçoivent pas
Huîtres et Muscadet: alliance presque télépathique. Un soir, sur le port de Cancale, un Muscadet sur lie a mis tout le monde d’accord: citron sans citron, mer dans le verre. Moules marinières? Essayez un Sauvignon de Loire, vif, herbacé juste ce qu’il faut. Crevettes grillées? Albariño de Galice, salin, croquant. Et pour le crabe ou le tourteau mayonnaise, un Chablis droit comme un trait, c’est imparable.
Rouge et mer: oui, mais léger
Le rouge peut virer métallique avec l’iode. La clé: très peu de tanin, beaucoup de fraîcheur, service frais (12 °C). Pensez Pinot Noir délicat, Gamay gouleyant, Frappato sicilien. Pas de boisé appuyé, pas de muscle.
- Poulpe grillé, huile d’olive et piment doux: Gamay juteux, ça glisse tout seul.
- Thon mi-cuit ou espadon: rouge léger ou rosé vineux, selon l’humeur de la table.
Si un rouge fait grimacer, revenez aux bulles: un bon Crémant blanc de blancs règle souvent la question.
Le kit fruits de mer à avoir sous la main
Pour couvrir 90 % des situations, gardez en cave: un blanc très vif (Muscadet, Picpoul ou Albariño), un blanc plus ample (Chardonnay sobre, Chenin sec), un blanc aromatique (Riesling sec) et une bouteille de bulles non dosées. Avec ça, du plateau d’huîtres au homard, vous êtes paré.
Dernier conseil: goûtez le plat, puis le vin. Si le vin paraît plat, changez de registre (plus acide, plus aromatique, plus ample). Chercher l’accord idéal, c’est comme rejoindre la marée au bon moment: on observe, on ajuste, et soudain, tout se met à chanter.

